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Différentes causes de la dénutrition Paradoxalement, la dénutrition concerne beaucoup de personnes en France : les personnes âgées, les personnes atteintes de maladies chroniques, les personnes en précarité, les adolescents et les jeunes adultes qui ont des troubles de conduite alimentaire, les enfants... D’après ce que l’on sait des patients hospitalisés, la dénutrition touche au moins deux millions de personnes en France : 10 % des enfants hospitalisés sont concernés, entre 30 et 40 % des personnes adultes, et plus de 50 % des personnes âgées à des stades plus ou moins sévères selon l’importance de la fonte musculaire et l’ancienneté de la dénutrition. Mais ce chiffre de 2 millions est un chiffre plancher, qui ne comptabilise pas les sujets dénutris ne séjournant pas à l’hôpital. Dans la plupart des cas, la dénutrition est la conséquence d'une carence d'apport absolu comme la famine. Dans d'autres circonstances, c'est une dénutrition par hypermétabolisme, c'est-à-dire que le métabolisme de base augmente en cas d'agressions de l'organisme, comme par exemple un état infectieux grave, une souffrance cérébrale, une grande brûlure... La dénutrition peut s'installer de manière insidieuse, et est un grand risque chez la personne âgée. Il existe plusieurs causes de dénutrition : des troubles du comportement alimentaire ; le jeûne ; l'obésité ; l'alcoolisme chronique ; une anorexie psychique (perte d'appétit) ; un mauvais régime alimentaire ; une maladie psychiatrique où la personne refuse de manger ; une maladie digestive : cirrhose, pancréatite... certaines opérations chirurgicales ; un cancers du poumon, du pancréas, de l’œsophage, du foie ou de l’estomac ; un problème hormonal (dérèglement de la thyroïde par exemple) ; une maladie inflammatoire ou infectieuse grave (sida) ; une insuffisance cardiaque ; une insuffisance hépatique...

Dénutrition : conséquences et traitements

En cas de dénutrition, les besoins du corps en énergie, en protéines, lipides, glucides, vitamines ou oligo-éléments sont déficients.

La dénutrition entraîne ou aggrave un état de fébrilité. Elle s'exprime par :

  • une faiblesse musculaire avec diminution du volume (hypotrophie), avec une difficulté pour se mouvoir, une perte de l'autonomie, un risque de tomber et de se faire une fracture ;

  • l'état général s'altère, la personne maigrit de manière importante, est asthénique (fatiguée), anémiée, désorientée (c'est le signe des 3A : asthénie, anorexie, amaigrissement) ;

  • la peau est fragile, sèche, fine et les cheveux sont abîmés ;

  • la cicatrisation est difficile et favorise la venue d'escarres avec le risque qu'ils persistent et s'aggravent ;

  • le volume du foie est augmenté et la couche graisseuse est diminuée ;

  • les défenses immunitaires sont affaiblies du fait de la carence en protéines, ce qui entraîne un risque d'infections et une hospitalisation.

Le test de base, le plus significatif, est tout simplement la pesée.

Les traitements dépendent du degré de dénutrition et de sa cause :

  • Si la personne garde son appétit, on lui propose une alimentation orale en faible quantité, durant plusieurs semaines selon un protocole strict en veillant à augmenter ses apports alimentaires protéino-énergétiques, principalement en lui apportant des conseils d’enrichissement.

  • L'alimentation parentérale : lorsque la personne ne peut pas s'alimenter, on utilise des techniques de réanimation, comme la pose d'une perfusion intraveineuse avec un cathéter.

  • L'alimentation entérale : une sonde est introduite dans l'estomac et apporte directement à la personne les nutriments nécessaires. Mais il faut alors que son système digestif n'ait pas de lésions.

  • Une supplémentation nutritionnelle : alimentation enrichie, compléments nutritionnels oraux hyperprotéinés. Il s’agit généralement d’un traitement de seconde intention, mais auquel on peut recourir d’emblée si l’on pense que le patient aura des difficultés avec l’enrichissement nutritionnel.

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